« Un rythme cela se voit, cela s'entend, cela se sent dans les muscles »
Jean Yves Bosseur dans son livre « Vocabulaire des arts plastiques » commente cette phrase :
« Paul Klee s'éloigne de la vision dualiste entre les arts du temps et les arts de l'espace (…). Il s'écarte définitivement de tout système de correspondances plus ou moins arbitraire. Il souligne la part physique du geste : que l'outil dont on se sert soit un archet à frotter sur une corde, un pinceau à déplacer sur une toile, (…) on retrouve des principes élémentaires d'énergie ancrés dans les composantes du corps. Le rythme vient donc s'inscrire au cœur de la perception de l’œuvre plastique, articulant son appréhension dans la durée. Il est lui-même une conséquence d'un acte physique qui possède sa propre rythmicité. »
Mon objectif n'est pas de copier le mouvement, mais de l'expérimenter, d'accéder directement au flux de la vie physique et psychique.
Pour cela j'ai travaillé à partir de la gestuelle de la danse.
L'instant est fugace, non réversible, mais il peut laisser une trace, je pense que la contemplation de cette trace peut aider à retrouver cet accès direct au simple bonheur d'exister ici et maintenant.
D'une certaine manière je me sens héritière de la danseuse et chorégraphe Trisha Brown qui cherche à retrouver « L'innocence du premier geste ».